Solutions MaaS : mythe ou réalité ?
La mobilité douce est l’un des défis que se doivent de relever nos sociétés et, à plus petite échelle, les entreprises, à travers les déplacements de leurs salariés. Le MaaS est aujourd’hui souvent dépeint comme la solution d’avenir de la mobilité urbaine. Qu’en est-il réellement ?
Pour répondre à une demande de durabilité, les mobilités douces se sont invitées en ville, soutenues par les outils technologiques visant à en optimiser l’utilisation. Nouvelle tendance depuis déjà quelques années, le MaaS est une solution numérique dont l’objectif est simple : se déplacer mieux, plus vite et moins cher. Si les atouts vantés de cette nouvelle perception des déplacements urbains sont nombreux, le MaaS est-il viable économiquement mais aussi écologiquement ? Que peut-il apporter au voyageur d’affaires ? Quel est, sur lui, l’impact de la crise sanitaire ? État des lieux.
Qu’est-ce que le MaaS ?
Le MaaS, acronyme de Mobility As A Service, est l’un des nouveaux concepts arrivés sur le marché des mobilités depuis dix ou quinze ans. Il s’agit d’une offre qui dépasse l’idée d’intermodalité et de multimodalité pour proposer une solution tout en un. Si l’origine du nom “MaaS” vient d’une société finlandaise ayant bouleversé les codes des déplacements urbains à Helsinki avec son application Whim de 2017, le concept est plus ancien. L’appellation MaaS a néanmoins eu le mérite de résumer en peu de lettres une idée plus complexe, consistant à concentrer en une seule application toutes les offres de transports en commun et les offres de services privés existant sur le marché, en permettant la réservation ainsi que le paiement.
Le MaaS est par conséquent un agrégateur. Il existe trois niveaux principaux d’agrégation :
- l’information ;
- l’information et le paiement ;
- l’information, le paiement et l’abonnement.
Les promesses et atouts du MaaS
Les nouveaux services de transports apparus depuis les années 2000 ont redessiné les contours de la mobilité professionnelle, la mettant sur la voie de la durabilité, tout en complexifiant la lecture de l’offre de transports pour le voyageur d’affaires. Ce dernier est en effet contraint de faire le tri parmi les formules proposées et de jongler entre plusieurs applications.
Le MaaS est une promesse de simplification du quotidien de l’utilisateur, elle-même au coeur de la Loi d’Orientation des Mobilités. Pour les adeptes de la multimodalité et de l’intermodalité, il est en effet un outil unique permettant de gérer toutes les étapes de son voyage, tous moyens de transports confondus, de l’information jusqu’au paiement. Plus qu’un simple outil, il s’agit en réalité d’un véritable écosystème, composé de plateformes, d’applications et d’infrastructures physiques. Et si c’était le concept tant attendu par les entreprises et leurs voyageurs pour régler la problématique du dernier kilomètre et améliorer l’expérience utilisateur lors du déplacement ?
Optimiser la circulation dans les villes
La gestion de la circulation et des déplacements dans l’espace urbain est un véritable souci pour les villes. En désengorgeant les voies de circulation, en fluidifiant le trafic, en réduisant les perturbations liées aux difficultés de stationnement, le MaaS est une solution à la fois pratique et économique. Il représente en effet un coût négligeable en comparaison aux réponses qu’il apporte aux problèmes de fonctionnement de la ville.
Protéger l’environnement en favorisant le développement de mobilités durables
En facilitant le recours aux diverses formes de mobilités urbaines durables qui conduisent à réduire et optimiser le trafic urbain, le MaaS joue en faveur de l’environnement. Le trafic routier étant en effet jugé responsable de plus de 55 % des émissions de gaz à effet de serre, l’État encourage les particuliers et les entreprises à réduire l’utilisation de véhicules polluants, notamment dans les zones à faibles émissions (ZFE-m). Les métropoles d’Aix-Marseille, de Paris et de Lyon sont notamment concernées.
Le B2B et le B2G, d’autres modèles économiques porteurs pour le MaaS ?
Si initialement le MaaS se positionne plutôt sur une offre B2C, il est possible que le B2B et le B2G se présentent comme des modèles économiques à explorer. La rentabilité de l’offre B2C est en effet questionnée. Les revenus des entreprises se font par le biais de commissions réalisées sur la vente de billets ou d’abonnements, ce qui n’assure que peu de rentrées. Les usagers espèrent par ailleurs davantage de réductions. Le MaaS ne devrait-il pas se tourner vers le B2B et le B2G pour se renouveler ? C’est en tout cas le choix opéré par le PDG de Trafi, concepteur de plateformes MaaS à Vilnius. L’entreprise a en effet augmenté son chiffre d’affaires en vendant ses logiciels à des villes comme Berlin. Il n’a toutefois pas souhaité mettre un terme au B2C.
Avec le “titre mobilité” de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), il est fort probable que le B2B représente un modèle économique plus porteur pour le MaaS. La mise en place de “budgets mobilité” pour les salariés en déplacements professionnels aurait en effet pour objectif de réduire l’utilisation de la voiture de fonction. Des acteurs comme le belge Skipr se lancent dans l’aventure et surfent sur la vague de la “mobilité intelligente” en entreprise.
MaaS, déplacements professionnels et devoir de vigilance
La place croissante que prend la RSE dans les politiques de déplacements des entreprises favorise la prise en compte du Maas. L’utilisation de ces nouvelles mobilités répond aussi au “devoir de vigilance” imposé aux entreprises de plus de 5 000 salariés par la loi française, mais dans lequel un grand nombre s’inscrit de façon volontaire incitant à la mise en place de bonnes pratiques. Elles passent par des processus de gestion des incidents et de garantie à la conformité, définis en amont du déplacement, vérifiés durant le voyage, analysés et ajustés après le retour du collaborateur.
Les outils technologiques ont bien entendu joué un rôle majeur dans la gestion de la mobilité des collaborateurs. Grâce au MaaS et à l’accès à un service de transport totalement intégré, il est plus aisé pour les entreprise d’optimiser les déplacements et d’atteindre leurs objectifs commerciaux. Le voyageur comme son employeur attendent de la simplicité, de la rapidité et de l’efficacité dans les outils qu’ils utilisent pour gérer les déplacements professionnels, les acteurs du MaaS sont aujourd’hui en mesure d’apporter la fluidité recherchée.
Avec une solution tout-en-un, le voyageur ou le travel manager peuvent planifier, réserver et payer en quelques clics. Des outils MaaS, tels que Neo de KDS, intègrent les exigences de la politique voyage de l’entreprise et proposent des itinéraires door-to-door au collaborateur. Les gains sur le plan budgétaire peuvent également se révéler importants.