Tendances et évolutions du secteur MICE :
Quelles perspectives pour 2024 ?

En 2023, Kactus a présenté le premier Baromètre du Meetings & Events en partenariat avec l’IFTM. Ce baromètre repose sur des données réelles issues des événements organisés par Kactus. Enrichi par les contributions de l’AFTM, d'Accor, d'EPSA, et de l’UNIMEV, ce rapport fournit des exemples concrets et des insights précieux sur l’évolution et les tendances marché du MICE.

 

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Le budget des entreprises alloué aux événements dans un contexte inflationniste

D'après les données du baromètre du Meetings & Events, on note une augmentation des coûts sur toutes les catégories d’événements et notamment les séminaires résidentiels (+26% en 2022 par rapport à 2019).

Depuis 2020, la filière événementielle a été confrontée à une augmentation des coûts, impactée par la crise du Covid-19, la guerre en Ukraine et l'inflation croissante en France depuis l'été 2021. Ces facteurs ont directement affecté les budgets événementiels et représentent un défi pour les organisateurs. Parmi les lignes budgétaires les plus impactées, on retrouve notamment le personnel, la restauration, l'hébergement ou encore le transport.

Avec l'organisation des Jeux Olympiques en 2024, le secteur de l'événementiel va être fortement sollicité entraînant une augmentation des coûts : “Je pense qu'on va être vraiment impacté par les Jeux Olympiques, ça va être très compliqué et il va falloir sortir de Paris.” précise Delphine BROUSSET, Administratrice déléguée en charge de l'évènementiel (AFTM)

Pour contrebalancer cette inflation, il est essentiel de mieux comparer les prestataires et de mettre en concurrence les offres pour obtenir les meilleurs tarifs. Selon le baromètre, “Parmi les clients ayant comparé au moins 3 devis, il y a un écart du simple au double entre le devis le plus élevé et le devis le moins cher”.

Une meilleure gestion des dépenses événementielles, y compris une analyse détaillée des coûts et des budgets alloués, devient cruciale pour optimiser les investissements et garantir des événements réussis. “La plupart des entreprises ne savent pas combien elles dépensent en événementiel. Les budgets qui sont travaillés par les entreprises concernent plutôt les grands événements. Elles n’ont pas d’informations concrètes sur le nombre de journées d’étude, de soirées d’entreprise, du nombre d’afterwork, de restauration de groupe. Cela est complètement diffus dans leur budget.” précise Arnaud Katz, CEO (Kactus).

L’essor du séminaire résidentiel

Depuis 2020, on constate une hausse significative du nombre de séminaires résidentiels organisés par les entreprises.

Comment expliquer cette nouvelle tendance ? Cette évolution reflète les changements de comportement observés avant et après la pandémie de Covid-19. Le confinement a suscité un besoin pour les équipes de se retrouver, pour de vrai. Les entreprises l’ont compris : le télétravail et les réunions virtuelles ont montré leurs limites. L’essor du séminaire résidentiel souligne l'importance des interactions en présentiel, de réunir les équipes pour consolider les liens.

“On constate ainsi que, même si le nombre absolu de séminaires à la journée augmente légèrement, c'est surtout le segment des séminaires résidentiels qui connaît une croissance notable en proportion. Cette augmentation des séminaires résidentiels traduit concrètement le besoin des entreprises de reconstruire des liens entre les membres de leur équipe. En quelque sorte, cela devient une stratégie organisationnelle visant à rétablir des interactions plus régulières, au-delà du simple aspect de reconnaissance envers les collaborateurs” constate Arnaud Katz, CEO (Kactus).

Cécile BENOIT-CATTIN, VP Regional Meetings & Events & Congress Accor Europe -North Africa (Accor), a observé “une augmentation de plus de 8% des séminaires résidentiels chez Accor en 2022 par rapport à 2019, une tendance qui s'est maintenue au premier semestre 2023”. Cette montée en puissance est-elle un phénomène temporaire, destinée à s'atténuer avec le temps ? Ou bien s'agit-il d'une tendance durable ? Il sera essentiel de surveiller attentivement cette évolution.

Paris voit son attrait diminuer au profit des régions

D’un point de vue géographique, on constate que la part de marché de la journée d’étude sur l’Ile de France a diminué au profit de la province. La montée en popularité des événements en région s'explique par l'impact de l'inflation sur la région parisienne. Cela n’est pas sans conséquence pour les entreprises, qui doivent repenser leurs événements pour ne pas subir l’inflation. Les organisateurs privilégient désormais les régions en tenant compte de la facilité d'accès, notamment par le train, un mode de transport plus respectueux de l'environnement. De plus, ils recherchent des lieux éloignés de l'agitation urbaine, offrant à leurs équipes des moments de déconnexion loin de l'environnement de bureau.

“L’inflation est partout sur le MICE sur toute la France, nous l’avons vu en analysant le baromètre. Il est vrai que Paris est au-dessus en termes de tarif MICE comparé aux régions françaises mais cela a toujours été le cas là. La différence, c'est que l’on parle d'une hausse moyenne de 15% versus certaines régions qui ont tiré leur épingle du jeu et se sont mises en avant, comme les Hauts de France (+5,8%) ou Alpes Côte d’Azur (+6,9%). Cela a permis aux acheteurs et aux organisateurs d’événements de regarder ces régions davantage qu'auparavant où c'était plus facile d'organiser sur Paris …)” précise Cécile BENOIT-CATTIN, VP Regional Meetings & Events & Congress Accor Europe - North Africa (Accor).

Même constat pour le séminaire résidentiel, où l’on observe une chute de 13% de part de marché en Île de France entre 2019 et 2022, au profit des régions.

D’un point de vu achats, Delphine BROUSSET, Administratrice déléguée en charge de l'évènementiel (AFTM), souligne “On observe de plus en plus que beaucoup de sociétés organisent des événements au sein de leurs locaux, indépendamment de la taille de l’entreprise ou son secteur d’activité (...). Nous le savons, nos prestataires sont impactés par l’inflation. On n’est plus sur de l'achat agressif mais plutôt sur de l'achat intelligent (...) on fera naturellement attention dès qu'on va négocier ces événements de bien prendre en compte les impacts que subissent également nos prestataires.”

L’émergence de l’offre atypique

On constate l'émergence d'une toute nouvelle catégorie de lieux, qualifiés de “lieux atypiques”, avec des marques renommées comme Keeze, Métafore ou Deskeo, proposant des espaces dédiés aux séminaires, une offre qui n'existait pas il y a quelques années. Cette tendance semble avoir stimulé l'ensemble du marché à proposer des offres de meilleure qualité, plus haut de gamme et plus accueillantes.

On observe une réduction de réservation de centres d'affaires, tandis que les hôtels ont suivi cette tendance en proposant des offres plus diversifiées et attractives, telles que Mama Shelter ou Wojo. Les hôtels représentent 23% des parts de marché sur la journée d’étude. Selon Cécile Benoit Cattin, cette émergence des lieux atypiques a stimulé l'hôtellerie à se réinventer, offrant des expériences différenciées et de haut de gamme, telles que Mama Shelter ou Demeures de Campagne. Les hôtels traditionnels, comme Novotel, ont également adapté leurs offres pour répondre à cette demande croissante de lieux de réunion originaux et flexibles.

Cette diversification des offres reflète un besoin d'évasion et d'expérience chez les entreprises. Les lieux atypiques offrent la possibilité de vivre une expérience unique sans avoir à voyager loin, ce qui est devenu essentiel dans l'organisation d'événements.

La tendance qui accompagne cette évolution est la montée en popularité des forfaits tout inclus, avec une volonté de simplicité pour les utilisateurs. Les participants recherchent des lieux agréables et confortables, mais également une expérience sans tracas. Ainsi, on observe une hausse de la qualité du service et une demande croissante de packages incluant tous les services nécessaires pour garantir une expérience confortable et fluide lors des séminaires.

Evénementiel et éco-responsabilité

Une préoccupation majeure est de réduire l'empreinte carbone de toutes les activités, y compris pour le secteur de l’événementiel.

L'intégration croissante des événements écologiques aura un impact sur les budgets des entreprises. Cela pourrait nécessiter une révision du concept des événements, avec une possible influence sur leur durée.

Pour Delphine BROUSSET “L'événement éco-responsable ne veut pas dire événement moins cher . (...) On a besoin de notre management et de nos sponsors en entreprise pour savoir vers quelle direction on va aller. Il est vrai qu'aujourd'hui l'éco responsabilité est présente dans n'importe quel secteur et dans n'importe quel achat.”

La dimension écologique et la RSE deviennent des facteurs clés dans la planification des événements, en réponse aux préoccupations croissantes concernant l'impact environnemental et sociétal des activités commerciales. Les fournisseurs devront intégrer ces considérations dans leurs pratiques événementielles pour répondre aux attentes des clients et aux exigences réglementaires.

Prêt(e)s à découvrir les dernières tendances et insights du secteur de l’événementiel ? Préparez-vous à découvrir la prochaine édition du Baromètre du Meetings & Events prévue pour septembre 2024.

Si vous l’avez manqué, nous vous invitons à découvrir le replay de la présentation en exclusivité du baromètre menée par Christophe ROTH, Director of missions - Business Travel (EPSA), lors du salon de l’IFTM Top Résa 2023. Vous pourrez bénéficier des analyses approfondies des intervenants : Arnaud KATZ, CEO (Kactus), Pierre ANQUETIL, Data Scientist (Kactus), Cécile BENOIT-CATTIN, VP Regional Meetings & Events & Congress Accor Europe - North Africa (Accor) et Delphine BROUSSET, Administratrice déléguée en charge de l'évènementiel (AFTM).