Le MICE fait son examen de conscience !
Quoi de mieux qu’un début d’année pour se lancer dans un exercice d’introspection ? Les activités couvertes par l’acronyme anglais MICE, Meetings, Conference, Incentive and Events, ont déjà fait l’objet de nombreux commentaires et articles ces derniers mois. L’objet de cet article n’est donc pas de paraphraser les effets positifs (oui, il y en a eu !) de la crise Covid sur un marché en plein essor ou de redire ce qui a déjà été lu des dizaines de fois. Notre réflexion se veut, davantage portée sur le sens et les objectifs des événements qui vont s’organiser en 2023. Comment se réunir au moment d’une prise de conscience généralisée de l’impact de chacun sur l'environnement ? Et au-delà, pourquoi se réunir ? C’est une question qui aujourd’hui est sérieusement mise sur la table au moment de la prise de décision du lancement d’un projet MICE. La quête de sens est alors sans doute l’un des leviers qui a pris le plus d’importance pour valider ou non un projet MICE…
L’efficience comme matrice de décision ?
“POURQUOI ?” C’est la question extrêmement simple qui résonne dorénavant dans les entreprises lorsqu'il est question d’organiser un événement ou un séminaire interne ? Sans caricaturer “le monde d’avant”, la réflexion n’était pas forcément aussi profonde qu’aujourd’hui sur le bien fondé de l’organisation d’un événement qui, au-delà d’engager des dépenses importantes, va demander la mobilisation de nombreux salariés sur le projet et va aussi générer un impact certain sur l’environnement. Le R.O.I. du projet est aujourd’hui sérieusement challenger au sein des entreprises, à la fois par les décideurs mais aussi par les salariés qui ne sont plus prêts à globe-trotter par le seul prétexte de passer du “bon temps” ensemble.
Mais au fait, cela veut dire quoi l’efficience ?
Le CNRTL, le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, rattaché au CNRS, propose les deux définitions suivantes :
- capacité d'une cause suffisamment forte ou puissante pour produire un effet ;
- aptitude (d'une machine, d'une technique, d'une personne ou d'une entreprise) à fournir le meilleur rendement.
De la même façon que les entreprises optimisent les dépenses liées au business travel, elles portent une attention particulière à la dépense en matière de MICE, même si les études réalisées par les prestataires du domaine promettent une hausse des budgets en la matière pour 2023. Le prisme d’analyse est financier, mais pas que ! Il n’aura échappé à personne que les organisations se sont quasiment toutes dotées d’une stratégie RSE avec des engagements clairs à atteindre. Le MICE poursuit plusieurs objectifs qui s’intègrent parfaitement dans une stratégie responsable et qui sont notamment au service des ressources humaines de l’entreprise. C’est un outil fédérateur important à l’heure de la pérennisation du home office et des organisations flexibles au sein des entreprises (coworking, télétravail hors domicile, etc.). Le MICE participe à la fidélisation et la rétention des talents dans un contexte du marché de l’emploi largement en faveur des demandeurs. C’est aussi un vecteur de socialisation essentiel dans une époque ou la virtualisation de nos interactions prend de plus en plus de place.
Le saviez-vous ?
Les entreprises cotées en bourse et les entreprises de plus de 500 employés ou générant un chiffre d'affaires de plus de 100 millions d'euros doivent obligatoirement publier chaque année un “reporting extra financier”, également appelé reporting RSE.
Les activités MICE sont donc légitimement intégrées à ce type de rapport et participent à la valorisation de la marque employeur.
À savoir : nombreuses sont les organisations qui ne répondent pas à ces critères et qui malgré tout publient un tel rapport afin justement de rendre compte de leurs actions en la matière. Du “je” au “nous”, où de l’importance de ne pas briser la chaîne de la responsabilité
Qu’entendons-nous en annonçant une telle affirmation ? Le “je”, c’est bien sûr le collaborateur. Le “nous”, c’est le collectif, le groupe constitué, l’entreprise. Le “je” s’évertue depuis très longtemps à agir avec responsabilité dans son quotidien. Ne rentrons pas dans un inventaire à la Prévert, mais le “je” est devenu au fil du temps et encore plus pendant et après la crise, attentionné à sa consommation et à son empreinte carbone. Sans faire un excès de généralisation, ce mouvement de responsabilité individuelle est massif et largement constaté par les observateurs qualifiés dont l’analyse est considérée comme objective. Le “je” souhaite donc naturellement retrouver au sein de son entreprise cette même dynamique afin de pouvoir se sentir en adéquation avec ses valeurs et son mode de vie. Les entreprises ont très bien compris et assimilé cette demande de leurs collaborateurs. D’une part en raison de leurs objectifs globaux à atteindre en matière de RSE et d’autre part, encore une fois, pour retenir leurs employés qui sont les moteurs de la croissance de l’organisation. Le “nous”, c’est donc l’entreprise qui en matière de MICE doit organiser des événements qui ressemblent à l’addition des volontés des “je”. Concrètement : cela se traduit par des activités MICE davantage frugales, des séminaires qui poursuivent les recommandations des différentes normes ISO en matière d’événementiel responsable ou encore qui privilégient des lieux à proximité ou a minima, sur le territoire français (voir infra). Pour organiser leurs événements, les entreprises peuvent compter sur des prestataires qui sont globalement très au fait et œuvrent pour rester précurseurs dans leur domaine.
Mais au fait, cela veut dire quoi frugal ?
Le CNRTL, le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, rattaché au CNRS, propose les deux définitions suivantes :
- qui est simple, sobre dans sa façon de vivre ;
- qui est empreint de simplicité, de sobriété.
Appliquée aux activités MICE, la frugalité consiste à concentrer prioritairement les énergies et les ressources sur le but du projet événementiel et non sur la forme.
À savoir : nombreuses sont les entreprises qui adoptent cette philosophie en matière de MICE sans que celle-ci soit perçue négativement. La sobriété est d’ailleurs un critère plébiscité par les collaborateurs qui n’hésitent plus à se montrer très critiques si l’événement organisé est en décalage avec les efforts produits et/ou demandés en interne. La frugalité est au MICE ce que la quête de sens est au business travel !
Un examen de conscience qui profite aux territoires français mais ne doit pas s’y contraindre !
Vous l’aurez compris, si les activités MICE responsables ne sont pas uniquement axées sur la France, faire appel aux trésors de nos régions peut être un beau pari. Certaines d’entre elles ont connu ces derniers mois une croissance de plus de 100% ! Tous ceux qui empruntent les transports en commun en région parisienne ont pu noter que dorénavant les régions ou les offices de tourisme n’hésitaient à s’afficher en 4x3 sur les murs du métro ou sur les bus ! Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Bretagne, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Côte d’Azur et Haut de France, etc., autant de destinations qui ont su prendre le train en marche durant la crise Covid en investissant massivement dans la mise en valeur de leurs richesses locales. Prenons l’exemple de la destination Orléans Val de Loire dont l’office de tourisme, Orléans Val de Loire Tourisme, a gagné tout récemment le Prix de la meilleure stratégie « conventions bureaux » lors de la cérémonie des Lauriers du Voyage d’Affaires. Cette région, via des investissements ciblés, a su dynamiser en peu de temps son territoire de manière à le rendre très vite attractif auprès des entreprises parisiennes en quête d’authenticité et de verdure à proximité de la capitale. Les exemples sur notre territoire national ne manquent pas et ce ne sont pas les nombreux exposants du village Destination France qui vont nous démentir sur le sujet. Les destinations internationales ne sont pas en reste sur le sujet et proposent de multiples solutions pour un MICE responsable. Il paraît même qu’une grande nouveauté viendra appuyer ce sujet dans l’édition IFTM 2023.
Le sujet est très vaste. Nous aurions pu parler aussi de l’hybridation des événements ou évoquer les efforts importants des prestataires du domaine pour offrir des expériences totalement compatibles avec les attentes des collaborateurs. Nous avons préféré mettre à l’honneur tout un secteur qui, touché par une crise sans précédent avec un arrêt total des événements, a su très rapidement se réinventer pour répondre aux attentes des différents acteurs. Ce secteur a largement fait son examen de conscience et en ressort assurément grandit !