Le Tarn, entre patrimoine, nature et douceurs
Pays du pastel, de la gourmandise et du farniente, le département du Tarn n'a rien à envier à ses voisins du Sud. Riche d'une longue histoire et d’Hommes qui ont façonné son caractère, cette verdoyante contrée possède un charme authentique et une diversité sans pareille.
Une destination multiple
Suivez le fil bleu de l'Agout et les bruissements de la rivière Tarn, parcourez les plateaux montagneux et les vallons des monts de Lacaune et du Ségala, prenez appui sur les versants de la montagne Noire, et vous découvrirez les paysages insolites qui forment le patrimoine naturel tarnais. Celui-ci est ponctué ici et là de vestiges d'un autre temps, ou plutôt d'autres temps, ceux des Premiers Hommes, des chevaliers, des bourgeois de la Renaissance… Les menhirs du Rouergue, le château de Castelnau-de-Montmiral et les hôtels particuliers de l'Albigeois n'en sont que quelques ambassadeurs. De passage, prenez le temps de vous balader dans les bastides de l'Albigeois, de grimper dans les hauteurs de Cordes, d'admirer la majesté de la cathédrale Sainte-Cécile et du palais de la Berbie voisin, et de contempler ces monts et merveilles. En parcourant les ruelles ombragées de ces cités centenaires et millénaires, vous aurez aussi l'occasion de tomber sur des ateliers d'artisans et d'artistes de différents horizons car, en plus d'être une muse généreuse, le département et sa renommée reposent en grande partie sur son artisanat. Verrerie de Carmaux, délainage de Mazamet, cuir de Graulhet ont permis un rayonnement certain au Tarn qui, aujourd'hui encore, joue sur la qualité de ses réalisations.
La cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, un chef-d’œuvre du patrimoine
Cet imposant vaisseau de briques est un chef-d’œuvre du patrimoine gothique méridional. Édifiée entre 1282 et 1480 pour signifier le retour du pouvoir papal en terre cathare, elle demeure encore aujourd’hui la plus grande cathédrale de briques au monde. Son écrasante silhouette de briques roses et son immense clocher haut de 78 m en tour de guet sur la région, au cœur du vieil Albi, lui vaut d’être souvent comparée à un château-fort. A sa construction, elle faisait partie du système défensif de la ville, intégrant le palais de la Berbie, et pouvait alors accueillir 6 000 Albigeois en cas de danger. Du Moyen Age, elle a pu conserver la fresque du Jugement Dernier, qui couvrait à l'origine plus de 200 m2, où le Ciel, la Terre et l'Enfer sont mis en scène. Les fresques de la voûte forment l'ensemble le plus vaste et le plus ancien de France, avec ses 97 m de long sur 28 m de large. Elle reste la seule cathédrale d'Europe dont les murs et les voûtes sont entièrement peints sur une surface couvrant près de 18 500 m2. Le jubé, de style gothique flamboyant, est orné d'une magnifique statuaire polychrome, témoignage unique de la sculpture française du XVe siècle. La salle du trésor, aménagée dans une ancienne chambre forte du XIIIe siècle, présente une collection d'objets d'art sacré du XIVe au XIXe, et des objets de culte. Enfin, sainte Cécile, patronne de la musique, n'aurait pas de sanctuaire sans un orgue monumental ! Celui-ci date du XVIIIe siècle et peut-être aurez-vous la chance d'entendre un récital lors de votre visite. Unique !
Gaillac, entre histoire et vignoble
L’histoire de la cité de Gaillac a débuté au Xe siècle, sous l’impulsion de moines bénédictins qui développèrent autour de l’église abbatiale, sur la colline du château de l’Hom, un bourg appelé « Galhac ». Se plonger dans ces rues au charme suranné, c’est partir sur les traces de 2 000 ans d’histoire. Les vieilles maisons et les hôtels particuliers du quartier de la Portanelle ont de nombreux récits à vous conter. Visuellement, l’architecture est imposante et rappelle, par ses briques saumon, certains quartiers historiques de Rome.
Mais qui parle de Gaillac parle bien évidemment aussi de son vignoble, dont l’origine est encore plus ancienne puisqu’elle remonte au Ier siècle avant Jésus-Christ. Implanté par les Romains, le vignoble fut célèbre dès le haut Moyen Âge, ce qui en fait l’un des plus vieux de France. L’appellation d’origine contrôlée fut définie en 1938 pour les blancs et en 1970 pour les rouges et les rosés. Aujourd’hui, l’appellation Gaillac représente plus de 2 500 ha, répartis sur 73 communes. Le retour aux cépages d’origine et aux méthodes ancestrales prend de plus en plus d’ampleur, notamment en ce qui concerne les blancs doux ou effervescents. Les rouges sont puissants, épicés, et parmi les plus primés de France. Les vins de Gaillac, aussi connus sous le nom de « vins du coq » (en référence à la marque qui était apposée sur les tonneaux) sont aujourd'hui classés parmi les grands vins de France.
Cordes-sur-Ciel, le bijou médiéval
« Quel nom poétique, et en même temps si juste », se dit-on lorsque l’on aperçoit la cité perchée en haut de son promontoire ! Son nom proviendrait, comme celui de Cordoue en Espagne, de l’industrie des cuirs et du tissage qui y prospéra aux XIIIe et XIVe siècles – car Cordes, fondée en 1222 par le comte de Toulouse, fut une cité prospère, à tel point qu’elle posséda jusqu’à cinq lignes de fortifications. Sa richesse a permis l’édification et la conservation d’un grand nombre de monuments médiévaux, c’est pourquoi on la nomme aussi la « ville aux cent ogives ». La cité vous révélera son histoire et ses trésors au cours d’une balade enrichissante et quelque peu sportive… La raide montée vous guidera auprès des enceintes, portes et ruelles pavées bordées de vieilles maisons historiques. Arrivé à la Grand-rue, devant de hautes et vastes maisons gothiques, uniques en France avec leurs ogives, vous découvrirez leurs sculptures et leurs statues symboliques ou mystérieuses. La cité qui flirte avec le ciel compte aussi une église de type gothique méridional, et surtout des musées, des artistes et des artisans bien inspirés. Une visite vraiment incontournable !
Ambialet, un superbe voyage dans le temps
Ambialiet fait partie de ces cités millénaires que le temps a su épargner. S’y rendre, c’est effectuer un voyage dans le temps et découvrir un joyau de l'art gothique planté tel un diamant précieux sur sa colline. Ce site unique est prétexte à la fascination et séduit les visiteurs grâce à sa singularité. Cette originalité, la cité la tient de sa géographie. En fait, il s’agit d’un isthme dans un méandre du Tarn (la rivière), long de 3 km, l’un des plus étroits d’Europe. Il sépare en deux le village d’Ambialet, dont une partie ressemblerait presque à une presqu’île. Sur les sommets, tout autour, se trouvent les ruines d’un château et de deux vieilles églises, dont l’une date du XIe siècle. Perchée sur son éperon, elle domine le village et la vallée, si bien qu’on bénéficie depuis son parvis d’une vue splendide et spectaculaire sur la vallée tarnaise.
Le Sidobre, une exception géologique unique
Le massif du Sidobre est un lieu unique en Europe. Situé à 650 m d’altitude et étendu sur plus de 100 km2, ce trésor géologique est une parenthèse magique où la nature semble s’être figée en plein mouvement. Né il y a 285 millions d’années, il s’est formé à partir d’un magma liquide de roches en fusion localisé à une profondeur de 20 km, sous une énorme montagne. Lorsqu’une montagne s’use, le sol remonte, et petit à petit, cette montagne s’érode, ce qui a permis l’apparition du granite à la surface sous forme de blocs, qui se sont ensuite fissurés et fracturés, sous l'action des éléments, notamment de l'eau qui s’y est infiltrée, lui donnant des formes caractéristiques. De nos jours, le site appartient au Parc national du Haut Languedoc et est classé « Patrimoine à conserver ». Plusieurs sentiers permettent aux visiteurs d’atteindre des sites remarquables comme la Peyro Clabado, un rocher de 780 tonnes qui tient en équilibre sur un autre rocher et qui figure sur les armoiries de Lacrouzette ; à noter aussi, le chaos de la Resse et le Chapeau de Napoléon, un rocher en forme de bicorne, ou encore le lac du Merle d’où émergent de nombreux affleurements de rochers, et qui se couvre en été de nénuphars, renforçant la magie du lieu. On trouve en aval un chaos parmi les plus jolis du Sidobre, avec ses rus sauvages se frayant un passage entre les monstres de granite recouverts de mousse phosphorescente. Enfin, ne manquez pas le saut de la Truite, nommé ainsi parce qu'il se jette avec puissance et majesté en une double cascade sur 30 m de dénivelé.
Sorèze, un village pittoresque
Serti dans l’écrin de verdure de la montagne Noire, Sorèze est un petit bijou dont le caractère transparaît dès la première approche. Situé en bordure de la plaine du Lauragais, le village conjugue à la fois la rigueur militaire – elle fut le siège de l’École royale (sous Louis XVI) - et l’ombre sage du père Lacordaire avec le charme inimitable des maisons à encorbellements des XVIe, sur lesquelles grimpent encore aujourd’hui lierres et fleurs multicolores. Le cœur de la ville s’active au rythme des battements du clocher Saint-Martin (XVe siècle) et on s’y perd avec joie pour découvrir au détour d’une rue pittoresque les vestiges des remparts du Moyen Âge, les ruines du château cathare de Roquefort, ou encore les ruines de la chapelle de Saint-Jammes. Dans les alentours, il serait dommage de passer à côté du barrage de Saint-Ferréol, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, créé par Riquet pour alimenter le canal du Midi, l’oppidum de Berniquant, la grotte de Calel et les cascades de Malamort-Durfort.
Le Tarn, un département décidemment gourmand
Surnommé « Le pays du bien-manger », le Tarn possède une longue tradition culinaire. Cette histoire gastronomique a été rendue possible par les bons produits de la région. Héritage de son passé rural, le département a su conserver une importante tradition agricole ; d'ailleurs la production de céréales et l'élevage restent deux activités majeures. De ce travail de la terre découle la production de produits fins, tels la charcuterie de Lacaune. Et pour accompagner un bon jambon, il faut un bon vin : la production viticole du pays gaillacois est ainsi reconnue au-delà des frontières tarnaises. De très bons crus qui font aujourd'hui partie des grands classiques français. Et pour finir un bon repas, rien de tel qu'une petite douceur achetée à la boulangerie du coin... Quelques artisans s'amusent à reproduire les recettes d'antan, retrouvées dans les archives de leurs aïeuls. Un vrai régal ! Testez l'ail rose de Lautrec, les charcuteries et salaisons de Lacaune, le pain Lo Cantèl, les nombreux fromages, les pois carrés de la Rauze, les responchons, la fameuse bougnette et le melsat ou encore le safran... Côté sucré, vous ne serez pas en reste avec les châtaignes, les croquants de Cordes, les gimbelettes, les curbelets et les échaudés… Bref, du début à la fin du repas, c'est une véritable collection de saveurs !